COOPERER SUR LA DUREE DANS L’EGLISE LOCALE
Faire le pari de l’unité par la diversité
Ce livre est un manuel illustré qui :
- S’appuie sur un parcours de réflexion de responsables d’églises, sur de multiples témoignages et d’expériences in situ
- Propose un parcours de changement vers la coopération par des approches pluridisciplinaires, des questionnements et exercices concrets,
pour accompagner ceux qui veulent aller vers plus de coopération dans leur église.
Synopsis
Ce livre s’adresse à ceux qui ont envie de plus. Si tout va bien dans votre église, si vous êtes satisfaits, ne prenez pas la peine de lire ce livre. Car vous allez être projetés dans une zone d’inconfort. Si ce n’est pas la saison pour vous de l’être, si vous ne sentez pas qu’il faut passer à autre chose, ne vous y attaquez pas maintenant. Par contre, si vous êtes convaincus que pour aller plus loin, il faudra non seulement changer de conseil d’église, d’heure de culte ou de couleur de la salle, mais changer de paradigme, de normes, de posture, voir de rôle…bienvenue en lecture ! Si vous êtes à risquer la critique frontale et les murmures dans les coulisses, à être ébranlé dans votre identité, à revoir vos certitudes et votre carte du monde ?
Illustré de nombreux témoignages de responsables d’églises et de membres engagés, il nous fait cheminer sur le chemin de la coopération, un chemin bourré d’obstacles et de doutes, un chemin escarpé, un chemin de vie.
Résumé
Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ! Ce livre nous présente une aventure de coopération, entre responsables d’églises et personnes engagées de diverses dénominations, qui ont choisi de prendre du temps à part sur une année pour réfléchir à la question et partager leur vécu.
Dans cet ouvrage nous allons tout d’abord voir dans quelle mesure la coopération relève d’un principe biblique, puis quelles sont les conditions préalables à sa mise en œuvre. Vous vous en doutez bien, il ne s’agit pas ici de dérouler uniquement une liste d’outils pour avoir des membres qui participent et qui s’engagent, mais bien de changement, un changement profond, déroutant et inconfortable à tous niveaux. Où se passe ce changement, comment le vit-on, comment le perçoit-on, à quoi mène t’il ? A l’aide de nombreux témoignages recueillis, nous percevrons la réalité actuelle, d’églises et de chrétiens qui s’engagent dans ce chemin, escarpé mais si riche, le chemin de la coopération, au service de la mission de l’église.
Pourquoi avoir choisi de travailler sur ce livre ?
D’après les statistiques fournies par le Fuller Institute, George Barna et Pastoral Care Inc.en 2008 (pas d’études depuis),
- 50% des pasteurs ont envisagé de quitter le ministère au cours des derniers mois.
- 80% des diplômés du séminaire et des écoles bibliques qui entrent dans le ministère quitteront le ministère dans les cinq premières années.
- 85% des pasteurs ont déclaré que leur plus gros problème était qu’ils en avaient assez de traiter avec des personnes à problèmes, comme les anciens mécontents, les diacres, les chefs de culte, les équipes de culte, les membres du conseil d’administration et les pasteurs associés.
- 90% ont dit que la chose la plus difficile dans le ministère était de traiter avec des gens peu coopératifs.
L’enquête menée par Lucie Bardiau dans le cadre de sa thèse : Quitter ou non le ministère pastoral ? Une analyse des motifs et du processus décisionnel https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00786109 nous éclaire sur plusieurs points.
Elle nous parle notamment de l’ascenseur émotionnel auquel sont soumis les pasteurs et de l’impact sur leur état psychique dû entre autre aux attentes jugées « exarcerbées » des paroissiens, et en même temps aux difficultés relationnelles et organisationnelles continues.
Combien de responsables d’église confient être déjà passé plusieurs fois prêts de tout lâcher à cause de ces facteurs humains complexes et des attentes énormes, parce que souvent les paradoxes et injonctions contradictoires sont si forts, parce que parfois le résultat est carrément contre-productif, parce que le « à quoi bon » vient régulièrement gratter à la porte. Parce que l’inconfortable et l’insatisfaction épuisent, parce que la remise en question essouffle, ou encore parce que déni dévitalise petit à petit…
L’acquisition de nouvelles compétences est une condition pour que le pasteur et les responsables d’églises puissent fonctionner sereinement et sur la durée. Les résultats de l’enquête ont mis en évidence le besoin de formation et d’accompagnement en gestion d’équipe et en gestion des conflits notamment.
Si l’on envisage le sujet sous l’ange des paroissiens, quand je fais un tour d’horizon de mes connaissances, celles-ci se découpent en 3 catégories de même proportion :
- il y a les chrétiens engagés,
- les chrétiens en devenir
- Ceux qui un jour ont été engagés et ne le sont plus.
Cette proportion de personnes constitue un tiers de mes connaissances. Et dans cette catégorie-là, il y a fort à parier que plus de 90% ont une image négative de l’église, voir des chrétiens. Et souvent, bien trop souvent, on a des personnes qui ont trop donné, qui ont été trahies, qui n’ont pas été encouragées, entourées, accompagnées dans leur service, reconnues dans leur identité propre d’individus, utilisées, infantilisés, abusées, et bien d’autres choses. Ce milieu serait-il particulièrement mal intentionné ? Non je ne le crois pas. Mais il demande une triple attention. Dans les collectifs à idéaux et affects forts, il s’agit de pouvoir en même temps disposer de compétences relationnelles et organisationnelles, jonglant entre la prise en compte de l’individuel et du collectif, et en même temps de pouvoir prendre de la hauteur par rapport à ce qui est vécu, pour ne pas seulement s’y arrêter mais de le sonder dans le cadre d’un cheminement spirituel partagé.
Pourquoi le lecteur lirait ce livre, aujourd’hui ?
- Parce qu’il s’y retrouve, il comprend ce qui lui arrive, il met des mots sur les maux, il peut prendre du recul et choisir de s’engager dans le chemin du changement.
- Parce qu’il se rend compte que ce ne sont pas les autres qui sont méchants, mais que l’on s’est mal compris, et que manque de clarté et affects ne font pas bon ménage.
- Parce qu’il a peur, de retomber, dans les mêmes travers de positionnement ou non positionnement mais qu’il a envie de faire autrement
- Parce qu’il voit que coopérer ensemble est possible, et ça lui redonne espoir. Il voit que c’est possible mais que cela nécessite une intentionnalité forte, une conscience de soi et une responsabilité forte ainsi qu’une ouverture à l’autre.
- Parce que c’est un défi fou et une opportunité incroyable pour devenir membre les uns des autres et vivre ce corps décrit dans la Bible.
- Et aussi parce qu’il sent la menace d’autres formes d’église, plus souple, plus participative, plus attractive
Quel est l’objectif visé par le livre, quel impact devrait-il produire dans la vie du lecteur ?
- Faciliter l’engagement des personnes dans l’église sur la durée
- Permettre à chacun de se sentir acteur de l’ensemble
- Vivre concrètement l’image du corps
- Prévenir les conflits, les ruptures, l’amertume, les ressentiments
- Permettre aux avis divergents de s’exprimer
- Vivre ensemble en toute authenticité et ouverture
- Donner envie de faire confiance aux membres, et de créer des opportunités pour la mettre en œuvre.
- Savoir comment se positionner dans cette posture de facilitateur
- Choisir son positionnement en toute intentionnalité et la communiquer
- Donner envie de communiquer plus ouvertement dans une perspective de collaboration
- Créer un cadre partagé pour vivre la grâce et les fruits de l’Esprit
A qui s’adresse ce livre ?
À tous les pasteurs, anciens, diacres, membres de conseil d’administration, de conseil presbytéral, tous membres engagés dans la vie de leur église/paroisse et responsables d’œuvres chrétiennes engagées, qui réfléchissent à l’adéquation entre le rôle conféré à l’église dans la Bible et celui qui est réellement vécu et qui souhaitent faciliter la coopération et la participation de tous dans leur église.
Serge est pasteur d’une église d’une centaine de membres depuis 5 ans. Il aimerait que ceux-ci s’engagent plus dans la vie de l’église et soient force de propositions. En même temps il a peur de perdre le contrôle et de se retrouver submergé par de multiples sollicitations et attentes. Du coup il reste dans un statut quo, ne clarifie rien et continue à animer le culte et la réunion de prière.
De leur côté les membres sont passifs. Ils perdent de la vitalité. Ils aimeraient vivre l’église autrement, avoir la possibilité de mettre en oeuvre leurs dons, leurs talents voir leur appel, pour répondre aux 2 missions de l’Église :
– Aimez-vous les uns les autres
– Allez et faites de toutes les nations des disciples.
Mais ils ne savent pas comment s’y prendre. Ils ne savent pas quelle est leur valeur, leur légitimité vers qui se tourner. Ils hésitent. Ils répondent donc uniquement aux besoins de l’église et prennent la place que l’on leur propose. Au bout de quelques années, pris dans une routine et une logique de service contraints, ils s’éloignent peu à peu de l’église…
Le lectorat secondaire est représenté par les nouveaux pasteurs qui sortent de l’école biblique, ou encore les responsables d’œuvre chrétienne, ou encore ces membres qui ne s’y retrouvent pas ou plus, qui ne se sentent pas considéré comme des personnes avec une spécificité, qui ont l’impression d’être soit limités, soit non encouragé ou non accompagnés par rapport aux moyens qu’ils souhaiteraient explorer pour répondre aux deux missions de l’église.
Structure du livre
- Enjeux spirituels de la coopération
Dans ce chapitre nous traiterons des enjeux spirituels de la coopération. Nous verrons pourquoi et comment la coopération constitue un moyen de répondre à la mission de l’église. Nous identifierons le rôle de la coopération dans le fonctionnement du corps du Christ, et dans la réponse aux enjeux de l’unité. Nous démontrerons aussi quels sont les préalables nécessaires, celui de coopérer avec Dieu, dans son oeuvre, celui de connaître son identité en Christ, et quelle est la place de l’Esprit Saint dans cette démarche. Enfin nous verrons que pour coopérer ensemble il faut pouvoir changer de normes de référence.
- La coopération, un changement de paradigme
Dans ce chapitre, nous verrons ce qu’implique le changement, quel est son processus, quels sont les types de changement, les pièges et les illusions, et pourquoi le processus de changement devrait être moins lourd à appréhender pour les chrétiens. Nous traiterons aussi de la notion de changement en lien avec le contexte de la société actuelle, ce qu’elle implique pour les églises et traiterons enfin de confusion habituellement faite entre raison, objet et finalité du changement.
Coopérer dans l’église : les étapes vertueuses du changement
- La transformation de la conscience : Nous verrons dans ce chapitre comment passer du rôle assigné à une intentionnalité consciente. Nous identifierons les déconstructions nécessaires pour sortir d’une posture de serviteur au joug lourd, du sauveur tout-puissant, de la victime expiatoire impuissante, du persécuteur intransigeant, du rêveur aux utopies ancrées, pour retrouver ou trouver la posture de facilitateur ou “serviteur inutile”, porteur de vie et de liberté dans son assemblée.
- La transformation de la posture :
Dans ce chapitre, nous verrons comment passer de l’intentionnalité aux actes facilitateurs de coopération. Pour cela la question du choix et du positionnement assumé sera central. Nous y démontrerons l’importance de la confiance comme interface dans l’accueil du risque, de la communication en vérité, du développement du pouvoir d’agir des membres par la délégation accompagnée.
- La transformation de la culture :
Ici, il est nécessaire de pouvoir lâcher prise et accueillir l’Esprit pour inonder le commun par le discernement et la conviction. L’Esprit comme accompagnateur pour oser la redevabilité, oser co-créer et partager la vision pour passer de de l’implicite à l’explicite, permettre l’accueil des sentiments négatifs, créer un espace de conflits constructifs pour avoir les conversations cruciales, le tout dans un rapport au temps transformé.
- La transformation du système :
Il s’agit enfin d’intégrer et de modéliser, de bâtir un modèle centré sur les personnes plutôt que sur les programmes, sur les 97% partants et non sur les 3% de récalcitrants, centré sur les relations plutôt que sur les outils de communication, centré sur l’expérimentation en guise de norme, en permettant l’ouverture de l’espace des possibles et les prises de décisions en mode gouvernance partagée afin de permettre à chacun de rentrer dans son appel.