Avoir besoin d’aide, une marque de faiblesse ?
Je disais récemment à mon mari alors que nous traversions des
moments difficiles : une des choses et peut-être la chose la plus
importante que m’ont transmis mes défunts parents est l’assurance que dans la
vie, on ne pouvait s’en sortir seul, et que demander de l’aide n’était pas une
marque de faiblesse, mais au contraire une force. Je l’ai expérimenté moi-même
dans ma vie et c’est ce qui a permis que j’arrive là où je suis aujourd’hui. L’association
PAR ENchantement que j’ai créé ensuite a pour vocation d’être là pour ceux qui
reconnaissent avoir besoin d’un coup de pouce et qui saisissent cette
opportunité qui leur est donné d’avoir un soutien par rapport aux freins et obstacles
qu’ils rencontrent pour faire face à leur responsabilité.
C’est super intéressant ce que tu proposes, mais d’abord faut-il que les équipes et leurs managers reconnaissent qu’elles ont besoin d’aide.
J’entends cette phrase plusieurs fois par semaine. Et même si je n’ai pas personnellement eu de soucis à demander de l’aide quand j’étais manager, je peux la comprendre. Au vu des nombreuses compétences attendues chez les chefs de services et managers intermédiaires (gestionnaire, animateur d’équipe, communicant, en capacité d’innover, de proposer, de relayer, de s’écraser quand il le faut, de faire autorité, de faire du participatif, de se positionner, d’écouter, de comprendre, de déléguer…) Ce manager étant recruté pour fonctionner, peut-il ouvertement admettre qu’il a besoin d’aide extérieure ? Je dirais que non seulement il le peut, mais il le doit. Il le doit pour le bien être de son équipe, de lui-même et des usagers si l’on exerce dans un domaine de service. Faire preuve de réalisme et d’humilité, voilà ce qui devrait être attendus des chefs d’équipe. Or les exigences de part et d’autre peuvent être si oppressantes, que le manager intermédiaire se réfugie bien souvent soit dans l’abandon, soit dans l’autoritarisme. Il est possible de s’y prendre autrement et les équipes dont les managers ont eu l’audace et l’humilité de solliciter leur DRH pour l’une de mes interventions en 2018 s’en sont trouvés renforcés dans leur légitimité tant auprès de leurs équipes qu’auprès de leurs supérieurs hiérarchiques et leurs difficultés ont pu se transformer en opportunités d’analyser voir de changer leurs pratiques.
Ce soir j’ai yoga, çà va vraiment me faire du bien !
Aujourd’hui, on a de moins en moins de problème à admettre que pour sa vie personnelle on a besoin de soutien. Que ce soit les temps de ressourcements, randonnées, yoga, méditation, que ce soient les défis qui nous détournent de nos difficultés, marathons en tout genre, que ce soit des temps d’expression face à une thérapeute ou dans un groupe, de recueillement ou de prière, on admet plus facilement pour soi, que l’on a besoin d’aide, de lieux, d’espaces, de temps, de poser les choses et de repartir plus léger ou gonflé à bloc. Et si nous transférions ces bonnes pratiques au travail ? Nous pourrions peut-être alors constater comme ce manager d’équipe avec qui j’ai pu travailler en 2018 : « J’ai pu me repositionner dans mon rôle alors que j’avais envie d’abandonner, je suis à nouveau motivée. Je me sens prête à repartir et à relever le défi qu’impose ma place ! »