
Pour remplir la mission de l’église il faut pouvoir vivre la coopération dans l’église.
Pourquoi ? La mission de l’église est de pouvoir faire des disciples (et souvent on s’arrête là…), des disciples appelés à faire d’autres disciples !
Pour que les disciples fassent des disciples, ils doivent pouvoir exercer leurs dons.
Pour cela il est nécessaire pour les responsables d’églises de mettre d’abord en œuvre le don qui consiste à permettre à chacun d’exercer son don.
Et puis, si chacun exerce son don, il faut pouvoir coopérer ensemble : identifier et développer les dons, donner des opportunités pour les exercer, accompagner, encourager, faire de la place, vivre la complémentarité, faciliter l’ensemble…
Membres du corps, pour quoi faire ?
L’image du corps dans la Bible, n’est pas là juste pour dire qu’il faut être bien ensemble et vivre l’unité. Elle est là pour dire que comme les organes du corps, il faut pouvoir coopérer pour vivre. Une église qui vit, est une église de pierres vivantes, qui remplit sa mission, celle de faire des disciples qui font des disciples.
Donc coopérer signifie pour moi vivre le corps (chacun est indispensable et doit contribuer de son rôle), et être membre les uns des autres.
Le corps fonctionne en coopération à la base, dès que le bébé est dans le ventre de sa mère, ces organes se connectent les uns aux autres et font circuler tout ce qu’il faut pour qu’il vive.
Ainsi, nous, comme le dirait l’apôtre Paul dans Romains 15 v 14, nous sommes pleins de bonnes dispositions, nous savons, et nous sommes capables de fonctionner ensemble.
En effet les membres de notre corps sont reliés les uns aux autres et interagissent pour un bon fonctionnement.
Mais il arrive que nous soyons confrontés dans la vie à certaines difficultés qui vont altérer le corps, et par là même notre capacité à coopérer.
Ainsi, comme le corps peut garder des séquelles ou des empreintes traumatiques, nous aussi parfois nous pouvons trainer insécurités et manques, qui vont fragiliser cette disposition et cette capacité initiale à coopérer ensembe.
Si les membres du corps ne coopèrent pas entre eux, la santé du corps est fragile, mauvaise, l’homme peut mourir. Ainsi en est-il pour l’Eglise.
Membres du corps, comment faire ?
Le corps robuste et altérable à la fois peut et doit se faire se faire aider. Le rythme que nous lui imposons est parfois difficile.
En prenant une nourriture équilibrée, en bougeant, en renforçant ses défenses immunitaires, en riant pour activer les endorphines ces hormones anti douleur et anti stress, le corps se renforce et perdure.
Dans l’église, en pratiquant la communion avec Dieu, en écoutant des enseignements équilibrés, en bénéficiant d’un accompagnement spirituel ou d’un accompagnement en relation d’aide, en passant des bons moments de communion fraternels …
Ainsi boosté, chaque organe du corps pourra continuer son travail tout en interagissant avec les autres.
A l’inverse, en prenant de la mauvaise nourriture ou en ne se nourrissant pas, en entretenant des mauvaises habitudes quotidiennes, les organes peuvent se dégrader, et altérer le fonctionnement du corps S’il fonctionne bien et qu’il est bien entretenu, le corps peut performer dans la pratique sportive ou l’endurance. Il ne va pas juste faire le tour du terrain et terminer essoufflé. Non il va pouvoir faire un trail avec des montées, des descentes, de la boue et des obstacles. Pour performer, le corps doit s’entrainer, il doit avoir des créneaux, faire des exercices, se donner la possibilité de faire des performances diverses. Ainsi le corps de l’église doit créer des opportunités pour vivre la confiance, exercer les dons, s’édifier…
Coopérer pour aller au bout de la mission
D’un point de vue écclésiologique, le corps ainsi entretenu et entrainé va pouvoir aller au bout de sa mission : faire des disciples qui vont faire des disciples. Et vivre cette coopération qui va le permettre, car la coopération est un chemin de trail avec de la boue et des obstacles, faire des disciples qui vont faire des disciples est un chemin qui ne se fini pas, Aucune possibilité de tourner en rond avec ce programme.
Car c’est ensemble et seulement ensemble que l’on va pouvoir suivre ce programme. La coopération est une notion qui intègre l’idée de faire « œuvre commune », construire ensemble une réalisation commune. Elle implique donc une responsabilité mutuelle et permanente. La coopération réunie des identités qui permettent de répondre à une mission qui est partagé par tous et qu’une personne ne peut réaliser seule. La coopération est le lieu où des liens se créent par un engagement mutuel vers un objectif commun. Elle suppose des règles de travail partagées, des responsabilités assumées. La coopération engendre des stratégies de résolutions des contraintes et problèmes rencontrés qui permettent de créer de la compétence propre par-delà l’objectif ciblé.
La coopération est exigeante, elle nécessite que chaque membre du groupe s’engage dans le projet collectif, à partir de l’ensemble de ses compétences et ressources, qu’il participe à la création d’une vision du monde partagée, à la clarification des enjeux, du sens de l’action, des objectifs, des méthodes, de l’évaluation des résultats… Enfin qu’il participe à la création d’un contact riche, apaisé, motivant avec chacun des autres membres et le leader éventuel.
Apprendre à coopérer et entretenir les modalités de coopération au sein d’une équipe est utile, parce que lorsque la coopération devient nécessaire, en lien avec l’ampleur des enjeux ou la traversée de difficultés réelles de fonctionnement, l’équipe qui aura appris à coopérer pourra rapidement remobiliser ses compétences et résoudre les problématiques rencontrées.
Nous le voyons au niveau du corps, avec la production d’anticorps qui détectent et neutralisent les agents pathogènes, nous souhaitons le voir en cette période de crise sanitaire avec une coopération du corps de Christ pour faire perdurer la mission de l’église, voire la renforcer.
Il reste un obstacle, se débarrasser des fausses croyances qui veulent nous décourager devant l’ampleur de la tâche.
Un encouragement : Si Paul y croyait, pourquoi pas nous ?
Parfois quand on observe le fonctionnement des églises, on est découragé. Un rein qui ne fonctionne pas par ci, une mauvaise circulation sanguine par-là, des céphalées régulières. Si on regarde à nous-mêmes, il y a de quoi être découragés. Si on essaye par nous-mêmes, nos maigres pansements et médications ne seront qu’un soulagement temporaire, ou nous aurons le bénéfices des effets secondaires. Un groupe de personnes se bouge et fait vivre l’église, pendant qu’un autre groupe se sent exclu et quitte l’église.
Paul s’y connaissait en termes d’églises dysfonctionnelles, d’égos surdimensionnées, de faux prophètes et semeurs de zizanie. Pourtant, en Romains 15 v 14, il s’adresse aux chrétiens en disant :
Mes frères, je suis personnellement convaincu que vous êtes :
- remplis de bonnes dispositions,
- pleinement au courant de tout ce qu’il faut connaître
- et capables de vous conseiller les uns les autres.
Selon Paul nous voulons, nous avons, nous savons et nous pouvons coopérer ensemble au service de la mission…mais notre fonctionnement naturel est altéré par le péché et par les écueils rencontrés dans nos vies.
Paul et Jean déjà avant lui, disaient encore : Nous avons tout pleinement en Christ et nous avons tout reçu de sa plénitude.
En s’adressant aux Romains, il s’adresse à la nouvelle créature pour qui toutes choses sont devenues nouvelles.
Notre intelligence, nos capacités et dans leur volonté ont été renouvelés dès lors que nous sommes devenus enfants de Dieu. Nous pensons et agissons maintenant en fonction de notre nouvelle identité en Christ.
Nous pouvons coopérer au service de cette mission confiée à l’Eglise.
Il faut insister et le redire.
Paul poursuit dans Romains 15 v 15 : Pourtant, je vous ai écrit avec une certaine audace dans plusieurs passages de ma lettre, pour vous rappeler ce que vous aviez déjà appris.
Il faut de l’audace pour rappeler aux chrétiens ce qu’ils ont déjà appris. Alors ayons cette même audace, celle d’y croire et de le partager. Nous avons tout pleinement en Lui. Et nous sommes de nouvelles créatures en route vers la coopération, pour vivre une Eglise missionelle en pleine forme.
Avec audace, j’ose dire que c’est possible, Paul y a cru, nous avons tout pour remplir notre mission, ensemble !
