Quand les vagues de la vie deviennent nos alliées
Ceux qui me connaissent savent que seule je ne suis absolument pas téméraire en termes d’efforts physiques, mais si on m’y entraine, alors là j’y vais volontiers. Il suffit qu’on me dise : Marie tu es partante pour…? pour me sortir de ma léthargie corporelle (pas mentale hein, on n’est d’accord, dans le domaine-là le petit vélo ne s’arrête jamais) et pour tenter de réaliser l’exploit. Car toute forme de dépassement physique est pour moi un exploit. Associons à cela l’âge et les responsabilités de Maman pour que vite, toute descente en ski, saut d’un pont ou nage en eau profonde soient associés à des images catastrophiques ou morbides. Donc là pendant les vacances, j’avais bien dans l’idée dans profiter à fond, d’autant plus que nous ne sommes partis qu’une semaine (là encore on ne va pas se plaindre, il y en a qui ne partent pas). Et puis, puisqu’on séjournait sur une plage de surfeurs, j’avais vaguement dans l’idée que oui, ce serait bien qu’on essaye en famille. Mais je sais très bien qu’une fois arrivé, j’aurai trouvé toutes les excuses du monde possible : c’est un peu cher quand même au final, je ne sais pas assez bien nager, l’eau me fait mal aux oreilles et seule une insistance sans faille de ma fille (elle sait très bien le faire soit dit en passant) m’aurait peut-être convaincu d’essayer… Eh oui, on le sait, nos enfants nous poussent à nous dépasser (à tous niveaux, au niveau des décibels et de notre patience aussi) !
Et là il s’avère que nos hôtes étaient professeurs de surf et que c’était pour eux si logique que séjournant sur une plage de surf nous étions venus pour çà ! (mais oui bien sûr avec plaisir nous serons là demain matin à 10h !).
Ce n’est qu’une fois dans l’eau que mon petit vélo (qui ne me quitte jamais celui-là) m’a fait prendre conscience de plein de choses, en lien avec ma vie du moment, la perte de mon papa, et certaines difficultés récurrentes dans ma vie qui m’empêchent d’avancer et de me réaliser vraiment. Parce qu’une fois dans l’eau entourée de vagues qui ne s’arrêtent jamais, tu es obligée de te bouger, obligée de progresser, obligée d’avancer pour ne pas te laisser engloutir. Parfois, tu es obligée de te faire aider aussi. C’est juste que, comme les événements de la vie qui arrivent parfois par vagues et qui semblent juste de jamais te laisser aucun répit, il nous appartient d’être actif, et de trouver le moyen de surfer sur ces vagues, d’en faire des alliées pour avancer, progresser, en confiance et en techniques pour finir par faire des évènements de la vie, des occasions de se surpasser et de cultiver la persévérance en recommençant encore et encore. Si on s’arrête, si on baisse les bras, dans les remous, on peut dériver loin, ne plus rien maîtriser et se retrouver paralysé par une sensation d’épuisement extrême. Et là, le but du professeur, c’est de te dire, allez retournes y, continue, ne reste pas là, vas chercher la bonne vague. Elle te semble immense et forte, et comme tu ne peux pas la contourner, traverse là ou monte dessus ! Tu auras ensuite un autre point de vue, tu la verras autrement et ton attitude face aux éléments déchainés de la vie qui semblent ne jamais vouloir s’arrêter changera. Parfois tu auras besoin de te retirer, de sortir de l’eau, de faire une pause (ou une pose) sur le sable mais tôt ou tard tu devras y retourner car vivre hors de, ce n’est pas vivre. A trop rester sur le sable tu vas finir par cramer.
Et c’est là que je me retourne et que je vois ma fille debout, et je me dit, si elle peut se tenir debout dans la vie là où moi je n’ai pas encore réussi c’est bien. Et puis finalement au bout du deuxième jour, j’arrive à me tenir à genou et je ne dit : finalement, l’homme n’est jamais si grand qu’à genou…
4 COMMENTS
Chouette métaphore de la vie, j’adore ! Je suis tentée moi aussi par le surf, mais n’ai pas encore eu le courage, aïe !
Merci Jilda. Je crois qu’il faut qu’on profite de ce mois d’aout pour s’appeler !!
J’apprécie la métaphore et surtout votre posture « vulnérable et authentique » qui permet de dépasser les obstacles et de trouver l’aide dont on a besoin ! quand on sait la formuler et la demander. Belle expérience !
oui merci je me rends chaque jour plus compte que seule je n’arrive à rien…donc je cherche de l’aide…et je fais les rencontres formidables. mon prochain projet sera un ouvrage collaboratif, pour lequel je bénéficie de soutien et de regards extrêmement pertinents et également la création d’un collectif autour de la santé au travail…car ensemble on va plus loin.