Voici un petit aperçu de loin non exhaustif de l’église
Il y aurait beaucoup de choses à dire concernant ces profils. Les fonctionnements, dysfonctionnements, interactions diverses et variées, mais dans cet article je voulais cibler un axe qui est selon moi le grand drame de l’église.
Le grand drame de l’église ce n’est pas les conflits, c’est l’absence de conflits ou l’illusion du consensus. Chacun reste avec ses incompréhensions et questionnements.
Or que nous dit Jésus : Accorde toi PROMPTEMENT avec ton adversaire PENDANT QUE TU ES EN CHEMIN AVEC LUI. Matthieu 5 v 25
ACCORDE TOI :
- Pour s’accorder il faut parler
- Pour parler, il faut pouvoir avoir un espace pour le faire
- Pour parler il faut pouvoir reconnaitre l’autre comme un interlocuteur valable
- Il faut pouvoir être dans un cadre de confiance
- Il faut être au clair avec ses émotions, ses besoins, sa part de responsabilité dans la situation
- Il faut être au clair avec son rapport à l’autorité
Or que se passe t’il dans nos églises : On entretient la zone rose :
PROMPTEMENT : sans tarder, rapidement, sans attendre, tout de suite
Ce n’est pas lors de la prochaine occasion, de la prochaine réunion, quand il va venir vers moi…
Or des témoignages comme celui de ce membre du Resam, spécialisé dans la médiation, il y en a des dizaines :
Il faut beaucoup de temps. Il commence à y avoir des réflexes mais c’est un peu comme une maladie honteuse. On vient me voir en catimini. Et uniquement pour de l’accompagnement individuel. La croyance est que dès lors qu’il y a un souci on n’est pas spirituel.
Ils n’arrivent pas à gérer les conflits. Ils ne savent pas comment faire et il y a souvent les égos qui fonctionnent. La coopération même au sein d’un même mouvement est complexe. Une difficulté engendre soit une fuite en avant soit un burn out. (…)
Il y a un gros mouvement qui a explosé. A sa tête il y avait un autocrate. Le mal qui a été fait était difficilement rattrapable. Il y a eu 4 tentatives de médiation.
Certaines personnes me connaissant bien, mais malgré cela ils ont persisté dans leur souhait de régler cela en interne. L’église a littéralement implosé. Je ne vous raconte pas l’impact que çà a eu.
PENDANT QUE TU ES EN CHEMIN AVEC LUI :
- Pendant que vous êtes encore en relation
- Pendant que vous êtes encore en communication
- Avant que cela ne pourrisse et que çà vienne envahir ton esprit
- Avant que cela ne prenne des proportions béantes
Les témoignages comme celui de ce pasteur ne sortent pas souvent, pourtant ils sont légions :
Il y a eu cette réunion de mars 2019, je voulais qu’on parle des choses qui fâchent et d’autres qui ne voulaient pas. C’est parti en cacahuète, y en a qui sont sortis, des insultes…et a un moment j’ai dit on termine ou on ajourne…à la fin c’était un peu bizarre, les gens se sont jeté dans les bras en demandant pardon…on voyait que c’était pas sincère,pas une vraie repentance ou un changement d’attitude (…).J’étais partagé mais je gardais espoir et puis en fait dans l a semaine, y avait un frère qui avait lancé les débats qui s’est fait agressé violemment verbalement et le dimanche d’après par un autre au point que le gars ai presque fait un malaise. Je prêchais ailleurs ce jour là. (…) Je suis passé à deux doigts su burn out. C’est à la rentrée qu’on a demandé au 4 ème ancien de quitter le groupe. Ça a duré 5 ans.
Il est urgent de s’assembler pour prier pour ces différents points qui empoisonnement la vie de nos églises, de nos membres, et qui empêche de mener la mission que Dieu nous a confié : Aimez-vous les uns les autres et allez faire de toutes les nations des disciples.
PRIONS
- Pour une transformation des fausses croyances au sujet du conflit : le conflit n’est pas mauvais, il peut être constructif s’il est vécu dans un cadre de confiance.
- Pour un changement de culture : nous ne voulons plus de conflits larvés qui entrainent une sclérose de l’église, de la méfiance, la perte d’authenticité, d’ouverture, de la protection, on ne dit pas mais on n’en pense pas moins, ces attitudes qui favorisent le mépris se développe
- Pour que cesse la violence subtile contre soi-même et contre les autres (mépris, abandon, culpabilisation, rétention manipulation, emprise, fanatisme, idolâtrie du service, scepticisme, désespoir, humiliation, victimisation, clanification…)
- Pour une compréhension et une image de l’autorité juste à tous niveaux
- Pour qu’on ne se soumette plus à celui dont on a peur mais que l’on cultive la soumission mutuelle en considérant l’autre comme supérieur à soi-même
- Pour qu’il y ai un accueil sans jugement des sentiments négatifs sans s’en charger
- Pour que ce crée une culture de feed-back régulier et constructif
- Pour qu’il se crée des espaces de dialogues dans un cadre sécurisant
- Pour que les intérêt personnels et collectifs soient clarifiés
- Pour que l’on remette les finalités et les moyens à leur place
- Pour que l’insécurité n’ai plus de prise dans les églises et les relations
Amen